Élisabeth décline son univers poétique dans le joli village de Castelnau-le-Lez. Une réhabilitation, entre classicisme et voyages lointains, qui fait la part belle aux objets en bois d’ici et d’ailleurs, aux imprimés ethniques, des interventions d’artisans de la région sur fond d’invitation à la lumière et aux souvenirs d’une maison typique du village.
C’est à l’instinct qu’il faut succomber aux maisons. L’idée fonctionne comme un mantra chez Élisabeth, puisqu’elle réveille, ranime et rénove les belles endormies de ce village authentique. Cette fois-ci c’est une maison tout en hauteur, avec toujours en toile de fond cette inclinaison pour la pierre sèche, les enduits à la chaux et les teintes délicates. On pense à la Grèce, au sud de l’Espagne.
La place du village est à quelques mètres et la première surprise consiste en une vue plongeante sur les toits roses et le Lez qui serpente aux pieds de sa rue. Tout en haut tutoyant le ciel, des chambres regardent le paysage et s’ouvrent sur la rue. Grande voyageuse, Élisabeth imagine des lieux aux impressions contemporaines mais emplies de charme. La lumière, l’espace sont au cœur de sa réflexion. De gros travaux ont été entrepris pour agrandir l’espace, entreprendre un salon avec vue et une cuisine totalement ouverte sur la terrasse. Deux longues années ont été nécessaires pour éloigner l’obscurité, créer des ouvertures, mêler modernité et tradition entre murs découpés, sols de larges dalles de grès et salles de bain haut de gamme. Il faut descendre une marche pour rejoindre le salon ouvert sur la nature, ce décalage permet de distinguer cet espace et de lui apporter de l’intimité. Élisabeth a imaginé un banc maçonné sur lequel est posé un poêle et de gros coussins ethniques. La cuisine en noir et chêne clair a été réalisée à la place d’une ancienne terrasse et suit l’alignement des murs. C’est lumineux et terriblement joyeux de voir les rayons de soleil s‘immiscer sur les surfaces mates des placards et le bois brut de la table d’hôtes. On aime les murs imparfaits, les multiples objets qui parlent de vacances, les plafonds en ogive, ce contraste entre ombre et lumière.
Façon jardin de curé, l’extérieur entre murs de pierre et végétation expose une longue piscine à l’eau claire et aux terrasses de bois. Des feuilles d’ardoise tapissent le bassin pour offrir des coloris bleu gris au contact de l’eau et du soleil. Une terrasse d’été et son aménagement en rotin, bois et tissu clair transforme le lieu en patio où il fait bon discuter, rire et dîner. On oublie les six piliers de béton qui soutiennent les extensions et ont permis la réalisation du large salon avec vue.
Sur trois étages, les pièces de vie empilent avec douceur couleurs et textures. Plusieurs chambres aux tonalités de bleu, de crème, ocre, beige, habillées de rideaux graphiques, de plaids en laine, de draps de lin conservent leur taille d’origine. Les salles de bain creusées dans la roche ont été meublées de chines et objets de famille.
C’est un équilibre alliant architecture, mobilier et luminaires qu’Élisabeth chine depuis des années à travers la Lozère, Montpellier ou la Tunisie.
L’ambiance est aussi affaire d’objets. Ils sont le fruit d’une longue recherche, parfois issus de récupération, des pièces de bois brut récupérées au fond d’une brocante, l’armoire de sa grand-mère qui la suit depuis des années. Élisabeth a aimé ce jardin protégé des regards mais au plafond immense couleur bleu azur, les couchers de soleil aux tonalités ambrées avec vue sur l’eau et les toits du village. Être au cœur d’un village et pouvoir profiter d’une intimité rare, s’alanguir dans une chambre au frais et lire dans le salon avec vue sur les arbres, c’est sans doute l’accord parfait d’une vie sans heurt où le temps peut s’écouler lentement.