Texte : Isabelle Aubailly
Photos : © Rémi Pujol ou Marie Caroline Lucat
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La villa imaginée par les architectes de l’agence ma!ca s’est posée comme un jouet au fond d’une impasse au cœur de Montpellier.
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Ses murs rectilignes, les voutes à répétition du portail, les courbes des claustras et autres éléments extérieurs, racontent l’énergie créative du duo.
Installés dans un quartier central de la ville, le bâtiment et sa façade interpellent. Une architecture simple aménagée au centre de la parcelle, percée par de larges baies-vitrées côté sud et cachée des regards côté rue. Le plan radical de la structure est adouci par des courbes, leur marque de fabrique. Dès l’entrée les voutes à répétition du portail et les courbes dessinées sur la porte d’entrée contrastent et étonnent.
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L’architecte est un rêveur qui n’a jamais quitté l’espace de liberté de l’invention. Camille et Maya, le duo qui forme l’agence ma!ca dessine et réalise des villas poétiques , uniques. Entre technicité ajustée et enfance éternelle, entre jeu de construction et jouet grandeur nature, les architectes invitent la douceur, les couleurs douces comme le vert amande, des baies coulissantes à galandage immenses, des hauteurs sous-plafond qui varient selon les espaces, des pièces d’eau minimalistes.
Les matériaux sont nobles et restent apparents comme la pierre au sol, les mosaïques dans les salles de bain, le chêne dans la cuisine, ils tissent la trame des volumes. La lumière artificielle est intégrée comme élément décoratif qui participe à la lecture du projet. Suspensions, appliques, plafonnier, trait lumineux, lampes sur pied ou déportées, sont autant d’objets choisis afin d’asseoir la représentation de la « scène » imaginée.
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La fantaisie se retrouve dans la position des interrupteurs et poignées, le piétement de l’îlot de la cuisine et ces courbes qui mènent le projet de l’extérieur à l’intérieur, de l’entrée à la piscine. L’insouciance d’un trait apporte beaucoup et dessine les éléments d’une vie joyeuse. Rien n’est ici par hasard, tout fait écho à la joie, la fantaisie et la vie avant toute chose.
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Rencontre avec Camille, une des deux joyeuses architectes de l’agence d’architecture ma!ca
Décor&sens : Les courbes semblent être le fil conducteur de vos projets, c’est le style ?
En ce qui concerne le projet MUN nos clients nous ont fait pleinement confiance. Nous avons tissé ensemble une histoire qui s’est déclinée à travers beaucoup d’éléments décoratifs du projet. La courbe est une forme – fluide – que nous affectionnons particulièrement. Utilisée en « plein-cintre », en « quart de cercle » ou même en « déformation totale » elle accompagne souvent notre trait. D’autant que cet élément géométrique trouve une représentation ornementale très différente selon le matériau avec lequel on le révèle.
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Elle nuance avec le caractère plus radical du plan et des éléments architecturaux qui accompagnent sa lecture. C’est cette combinaison du « matériau libre » et du « plan orthonormé » qui fait partie intégrante de nos réflexions à l’agence.
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Ici, dans le projet MUN, derrière le portail très décoratif composé de voûtes à répétition, se cache une façade d’entrée pleine, massive. Seule une faille dans le volume laisse se distinguer une porte d’entrée aux proportions ordinaires. Volontairement « étroite » c’est l’aspect décoratif de la claustra qui la distingue comme élément faisant figure d’entrée de la maison. À l’intérieur, les ombres portées de cette découpe dans le métal, créent une danse qui varie avec la course du soleil.
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Nos artisans sont notre famille. Ce sont eux qui sont la prolongation de notre réflexion, de notre trait. Au-delà de leur savoir-faire ils nous apportent la réflexion technique nécessaire à la mise en oeuvre de l’ouvrage. Ils sont les sachants, permettant de nous dire jusqu’où nous pouvons « contraindre » le matériau ! Philippe Eustaquio, de l’entreprise de l’entreprise Cd’enfer et Sébastien Raynal de Reynal Ferronnerie font partie des artisans qui nous accompagnent quotidiennement dans notre travail. C’est lui qui a réalisé les ouvrages de serrurerie du projet MUN.
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Les aménagements intérieurs sont dessinés et réalisés par vous -même ?
Tous les aménagements intérieurs sont imaginés avec nos clients et pour nos clients. Le dessin « sur mesure » assure une efficacité d’usage qui nous semble inhérente à l’appréciation quotidienne des espaces projetés. Ainsi tous les choix – d’usages et esthétiques – sont débattus au sein même de l’agence et avec nos clients. Chaque pièce, chaque meuble, chaque détail, chaque élément de mobilier sont « testés » grâce au dessin, à l’échantillon et au prototype in situ.
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Comment a été imaginé la cuisine ?
La cuisine est très souvent un lieu fondamental dans l’élaboration de nos projets. L’évolution des pratiques en fait désormais un espace « multifonctions » où cuisine et partage sont les maîtres mots. Ainsi, toutes nos cuisines sont dessinées par nos soins et réalisées par notre menuisier bois. Ici c’est Fabien Besson – ébénisterie ibso – qui a réalisé l’intégralité des meubles que nous avons dessiné. L’îlot, véritable pièce massive, trouve place au sein de la pièce à vivre. L’utilisation du chêne ainsi que de la pierre Mont Blanc (quartzite) contraste avec le vert Lichen des linéaires périphériques. Le pied de la table à manger – élément graphique plein cintre – ou encore les voûtes engravées dans la masse des façades laquées, apportent une lecture « douce » de cet espace.
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Pouvez-vous nous parler des salles d’eau ?
A contrario des espaces de vie où nous utilisons très souvent des matériaux bruts (pierres, bois), nous aimons dans les salles d’eau revenir à une petite échelle et utiliser de la faïence et du carrelage de petits formats. Quant aux meubles ils sont aussi dessinés sur mesure favorisant une utilisation optimale. Enfin, les miroirs, les lumières sont choisis de manière à créer un espace épuré, un espace de bien-être.
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L’ameublement intérieur est-il également pensé par l’agence ?
L’ameublement (ce qui est mobile) résulte de discussion avec notre client. Nous donnons des conseils, principalement sur le volume et l’encombrement que peut prendre une pièce de mobilier. Néanmoins, il nous semble primordial que le mobilier « non fixe » puisse être « l’espace d’expression » de ce que souhaitent nos clients. Bien évidemment, les liens que nous tissons avec eux au fil de l’avancement du projet, nous permettent de bien les connaître donc de les orienter tout en révélant leur personnalité. C’est l’essence même de notre travail à l’agence. Nous dessinons l’ensemble de l’ouvrage depuis sa structure jusqu’au moindre détail. Nous aimerions bien même, dans un avenir proche, développer une activité concomitante de dessin de mobilier que nous pourrions commercialiser indépendamment.
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Les pièces de vie sont orientées plein sud, comment avez-vous géré le soleil ?
Nous avons imaginé une casquette extérieure qui est un élément en béton architectonique dont le remplissage est en canisses. Finalement l’assemblage de ces deux matériaux naturels renvoie à une architecture méditerranéenne, presque banale. Nous aimons aussi ce mélange de la familiarité des matériaux locaux qui contrastent avec ceux beaucoup plus décoratifs que sont par exemple le noyer, le laiton, le bronze, l’aluminium, le bois laqué.
La canisse est un matériau naturel dont les ombres portées apportent une vibration sur la façade statique. Avec les ondes créées par l’eau de la piscine, la canisse rend la façade sud de la maison, vivante.
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Enfin d’où proviennent vos inspirations ?
Nos inspirations proviennent de notre parcours, de notre identité, également en tant que personne. Elles mêlent à la fois l’expression d’une radicalité certaine, que nous admirons particulièrement chez les architectes nordistes ; tout en y intégrant une ornementation assumée que l’on retrouve dans l’architecture méditerranéenne de nos aînées.
maca-archi.fr/agence/
