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La Voie Lactée, les serventies en toute élégance

Entre Pau et Toulouse, un hôtel pyrénéen des années 70 se joue des codes esthétiques de la montagne pour créer sa propre histoire. Derrière sa façade de bois traditionnelle, les pièces de vie et les chambres se transforment sous la direction de Nathalie et Philippe Dours.

Destination hivernale chic des Hautes-Pyrénées dans les années 70, La Mongie a vu ses premiers skieurs au début des années 1920, alors que seuls les bergers y sont installés. 

Après la construction du premier téleski en 1945, la station se développe véritablement pour se consacrer au ski et à l’hébergement des skieurs. La première liaison entre La Mongie et Barèges, par le col du Tourmalet, est réalisée en 1973.

En plein essor, la station attire sportifs et urbains adeptes de neige poudreuse et grand air pur. 

Des constructions typiques des années 70 prennent forme dont la Voie Lactée, charmant hôtel de 20 chambres au pied des pistes.

Nathalie et Philippe Dours, originaires de la région, décident en 2021 de racheter les murs et d’offrir à cet hôtel emblématique une nouvelle jeunesse au goût du jour. Ils ont dévalé les pistes de La Mongie jeunes et le souvenir de ces journées idéales leur donne l’idée d’un lieu chaleureux et vintage. 

Sur les flancs du col du Tourmalet, au pied du Pic de Midi de Bigorre, La Mongie n’a pas bougé depuis les années 80, comme si elle s’était endormie après une jeunesse dorée. Le projet de rénovation de la Voie Lactée offre à la station un renouveau et peut-être l’essor dont elle aurait besoin pour reconquérir les amoureux de la montagne pyrénéenne.

De l’extérieur, la façade ne laisse rien présager de la métamorphose intérieure que les nouveaux propriétaires ont orchestrée. L’objectif était très clair : concevoir un repaire de montagne en utilisant des matériaux bruts et naturels, accompagnés de pièces d’ameublement et de décoration rares, capables de raconter une histoire. 

Presque 50 ans après sa construction, l’hôtel avait conservé pratiquement inaltéré son style originel bien loin des conforts et tendances actuels. L’intervention de Nathalie et Philippe devaient donc respecter sa vocation touristique et se limiter à ne changer que les codes esthétiques de l’intérieur.

Inspirés par leurs nombreux voyages, mais aussi par la culture de leur région, ils ont étudié chaque espace dans le moindre détail pour instaurer ici un sentiment de détente et une atmosphère empreinte de convivialité. 

Le résultat laisse apparaître un éventail de surfaces en bois et une palette de coloris intemporels, variant du chocolat au sable, transformant les chambres en nid monochrome. « C’est ce panorama qui a influencé nos choix chromatiques, raconte Nathalie. Les parois aux teintes sombres exaltent la nature qui les entoure, comme si elles encadraient le paysage ».

Quand il neige, les fenêtres se transforment en véritables tableaux vivants où le paysage alentour fait office de décor. On imagine se blottir dans le salon principal et siroter un cocktail assis confortablement dans un fauteuil en peau retournée ou se retrouver dans sa chambre aux murs tapissés d’élégants motifs ethniques pour regarder les flocons s’envoler. 

Les objets et petit mobilier ont été chinés dans le design des années 70 pour garder à l’hôtel l’empreinte de son origine. 

Le bar et le restaurant « le Milkyway » sont des cocons à l’esprit vintage. Le sol en pierre de shiste, le plafond de bois, les niches de plâtre, le mobilier créé sur-mesure et les larges fauteuils en cuir empruntent aux années 70 les codes couleur et les matières nobles. Les coloris monochromes, l’utilisation du bois pour réaliser le bar et les banquettes, les zelliges au mur et les objets ethniques apportent un ton actuel où l’artisanat est très présent. Ce mélange de matières, ce style très affirmé, la qualité des matériaux confèrent à l’ensemble une identité forte, très réussie. 

Les chambres habillées de textiles aux couleurs de la terre ont été travaillées avec beaucoup de détail : Suspensions en terre cuite, têtes de lit aux formes oblongues réalisées sur-mesure, gravures graphiques, papier-peint ethniques, plaids douillets. Toutes les fenêtres sont tournées vers la montagne car le spectacle est là. 

Enfin au deuxième étage, plus près des étoiles, l’espace détente est une bulle de réconfort avec ses bains nordiques et son sauna. 

La Voie Lactée revit au cœur de La Mongie, l’hôtel a retrouvé une jeunesse oubliée. L’exercice était périlleux. Nathalie et Philippe ont su transmettre leur amour de la montagne et de l’architecture avec beaucoup d’élégance et d’intelligence. 

Les époques se fondent, les frontières s’effacent et le charme de l’Hôtel opère. 

hotel-lavoielactee.fr

Architecte : Romain Thévenet

Mobilier chiné : Selency

Décoration Intérieure : Nathalie Dours

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